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Chin-éma.com : Luisa, la Chine et son cinéma

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Tradition et modernité

Extrait de la conférence :

«… La création cinématographique en Chine se basera toujours sur cette cohésion tout à fait originale entre deux éléments apparemment contradictoires tels que la tradition et la modernité. L’une n’existe pas sans l’autre et aucune des deux n’a la priorité sur l’autre car ce n’est qu’en coexistant qu’elles peuvent donner vie à de nouvelles formes d’originalité. De ce fait, en empruntant à d’autres cinématographies des éléments complètement étrangers à leur culture et en les associant à des principes esthétiques traditionnels, les cinéastes chinois ont finit par créer ainsi le style cinématographique chinois proprement dit. Ce procédé a commencé dans les années 30 et s’est perfectionné au fil du temps… »

 

Les dernières tendances du cinéma chinois contemporain

Extrait de la conférence :

« … Aujourd’hui la place de cinéma coûte entre les 5 et 6 euros, voire entre 10 et 15euros s’il s’agit d’un film en 3D.  Le cinéma est donc devenu un divertissement pour cols blancs et à ce prix là, le producteur mais aussi et surtout le spectateur, en veulent pour leur argent. Le producteur, lui, est surtout attiré par la perspective de gains faciles sur des grosses productions avec pléthore d’effets spéciaux. Quant au public, il veut s’amuser et de ce fait,  préfère des pellicules où le spectacle l’emporte sur tout et avant tout. Par conséquent, ce qu’on appelle littéralement le “petit cinéma”, à savoir le cinéma à petit budget, n’intéresse pas les producteurs et a beaucoup de mal à séduire le public chinois. De quoi s’agit-il exactement ? On peut le diviser en 2 branches : un cinéma dit indépendant, réalisé sans financements et totalement en dehors des circuits officiels, et le cinéma d’une nouvelle génération d’auteurs dont les œuvres sont financées par des fonds exclusivement privés. Pour le cinéma indépendant, les précurseurs furent le désormais célèbre réalisateur Jia Zhangke, passé depuis sous la houlette du cinéma officiel mais tout en gardant une indépendance artistique, et le documentariste Wu Wenguang, précurseur du tournage live. En totale rupture avec les documentaires traditionnels, parfaitement planifiés et contrôlés, dans ses films Wu Wenguang continue de donner la parole aux  marginaux de la société du miracle économique chinois. Dans son Dancing with Farmworkers (2003), il met en scène 30 mingong, des paysans émigrés en ville à la recherche d’un travail. Sur les chantier de construction de Pékin ils gagnent 30 yuans par jour : Wu Wenguang leur a offert le même salaire pour les rendre, pour une fois, protagonistes… ».

 

Le cinéma chinois, reflet de la société chinoise contemporaine

Extraits de la conférence :

« … Loin de vouloir faire de la politique, le but des cinéastes contemporains n’est surtout pas celui de juger si la voie à suivre pour la Chine est bien celle de l’actuelle économie socialiste de marché ou celle de l’économie planifiée pratiquée sous le Président Mao. Ils se limitent à exprimer leur préoccupation face aux chamboulements trop rapides qui concernent la société contemporaine et aux conséquences qu’ils provoquent sur la population qui les reçoit de plein fouet. Leur mission est celle d’être les témoins privilégiés d’une époque en train de disparaître et de documenter cette transition difficile.
Et si le changement est déjà énorme et assez dur à vivre pour les habitants des villes, pour les paysans il est dramatique... En poursuivant leur réflexion aussi bien sur les bénéfices de la politique des reformes économiques que sur ses revers, les cinéastes concordent sur la thèse que les changements rapides ont affecté surtout les familles rurales, plus traditionnelles et peu protégées que les familles citadines. Peu éduqués, la plupart des ruraux n’ont pas eu le temps de se préparer convenablement à ce choc. C’est pourquoi ils ne savent pas comment faire face aux nouvelles difficultés, et notamment à l’écart grandissant entre la campagne et la ville qui les pousse inévitablement à l’exode. Ces populations paysannes sont nombreuses et le recensement dans les contrées les plus profondes de la Chine ne peut être toujours efficace, d'où l'existence d'un certain nombre d'inconnus qui viennent grossir les rangs des travailleurs migrants (les fameux minggong, comme ils sont appelés en chinois). Il s’agit pour la plupart d’hommes, qui sont bcp employés dans la construction d'infrastructures,  mais il y a aussi des femmes… ».

« … Certes, le mot d’ordre «Enrichissez-vous !» prononcé par Deng Xiaoping au tout début des reformes et accepté sans doute aussi par les plus pauvres, contenait en lui-même la fin du «costume unique » dessiné par son précédent Mao. Ce qui voulait dire que le nouveau cours à peine inauguré allait naturellement déboucher su une plus grande diversité des situations, comme ce fut d’ailleurs le cas dans les autres révolutions industrielles dans le monde entier. En attendant, la transition allait forcément être particulièrement dure pour les deux couches sociales piliers de la société révolutionnaire (paysans et ouvriers d’Etat) ainsi que pour les secteurs-clé de la collectivité, à savoir la santé et l’éducation.
Ces deux secteurs évoluent aujourd’hui à peu près de la même façon. Depuis les réformes, en effet, les pouvoirs publiques n’assurent plus les services d’autrefois en matière d’éducation ou de santé. Désormais, les hôpitaux doivent assurer leur rentabilité. Contraints alors de devenir économiquement autonomes, ils abandonnent les activités les moins lucratives (prévention, vaccination) au bénéfice des plus rentables (ventes de médicaments et de gestes médicaux). L’Etat ne paye qu’une partie fixe du budget de ces établissements, pour tout le reste il doivent s’autofinancer. Encore une fois, ce sont les villageois qui en subissent les conséquences car nombre de médecins et d’infirmières préfèrent quitter les hôpitaux ruraux pour tenter de se faire assumer par les hôpitaux des villes sans doute mieux équipés et surtout plus rémunérateurs. L’Etat, lui, préfère investir (et il investit beaucoup…) dans le domaine de la recherche, en particulier celui de la biogénétique où, contrairement aux USA et à l’Europe, la Chine ne pose aucune limite. Ce n’est donc pas une surprise si les progrès en matière de lutte contre le diabète, la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, aujourd’hui dépendent beaucoup des chercheurs chinois.. .»

 

 

luisaprudentino@free.fr

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